Dernière étape de cette aventure, le Mexique

Mon tour du monde a pour beaucoup, commencé le 9 février 2017, date de mon premier avion. Mais dans ma tête il a commencé bien avant. La décision a été prise en avril ou mai 2016, ma démission a été annoncé en septembre 2016, mon billet d’avion acheté en Octobre 2016. Toute cette période de préparation « administrative » a fait partie de ma préparation mentale. Le choix de l’itinéraire, le choix des pays, la gestion du départ et le déménagement, la passation de mes missions professionnelles et j’en passe.

C’est un peu la même chose qu’il se passe, ici au Mexique. Ma tête pense déjà au retour, j’ai besoin, je veux m’y préparer. Après une année autour du monde on « ne rentre pas », « on commence une nouvelle vie ». Il est temps de faire le bilan de cette année, de faire redescendre le nuage, de penser à cette nouvelle vie. Je suis fatiguée de ces 3 derniers mois, j’ai besoin de repos avant de rentrer. Je veux rentrer en forme et pleine d’énergie pour « affronter » cette nouvelle étape. Le retour me ferait-il plus peur que le départ !? Mais non, c’est un commencement !

Je suis arrivée à Mexico city en pleine nuit. J’ai pris un taxi pour me rendre dans mon auberge, charmante certes, mais avec un service client à déplorer. Heureusement je vais vite devoir changer car ils sont complets le lendemain et je n’ai pas de réservation. Mais c’est ici que j’ai fait mes rencontres les plus mémorable dans ce nouveau pays, Moritz (un allemand) et Bertoo (un turc) avec qui je vais passer beaucoup de temps. C’est aussi ici que nous avons rencontré Nadia qui nous organisa une journée à la pyramide de Teotihuacan. C’est la seule chose culturelle que j’ai faite au Mexique, la culture Aztèque et Maya ne fut pas étudiée en profondeur cette fois (merci Nadia pour cette énergie déployé, une vrai tornade!)

Mexico est une ville très culturelle et artistique, les musées sont nombreux, mais je n’ai pas réussi à m’y connecter, j’avais besoin de repos. Je n’ai pas trainé dans cette ville, après une visite rapide du centre avec l’opéra, les ruines aztèques, après avoir traversé le marché et quelques traditions, j’ai vite suivi Bertoo et Moritz, direction Puerto Escondido. Mexico est elle aussi, une ville très marquée par la colonisation espagnole architecturalement, mélangé à quelques traditions à l’américaine et une cuisine, elle, mexicaine et au patrimoine de l’Unesco (même si moi j’ai eu l’impression de manger que des tacos, l’overdose lol !)

Mexico city

Le marché

Pyramides Teotihuacan

Ah la mer, les longues plages de sable fin, le soleil, le surf, rien ne pouvait être mieux pour me remplir d’énergie à nouveau. Je pensais y passer 4 jours et me réserver pour les plages Caribéenne, mais changement de plan, j’étais tellement bien à Puerto Escondido que j’y ai passé 12 jours. La mer est mon élément, j’ai pu le voir tout au long de mon voyage, à chaque fois que je retrouvais la mer, un sentiment d’apaisement apparaissait, l’impression d’être à la maison, ça m’a rempli de bonnes énergies à chaque fois.

Ici ce sont des plages de surf, Puerto Escondido est un spot connu par les plus grands surfeurs, attention aux vagues, pour les baigneurs aussi, c’est un vrai challenge de passer la ligne de cassure des vagues (Un vrai bonheur aussi !).

J’ai essayé le surf ici, c’était génial, mais bien plus dure qu’il n’y parait. Le premier jour on surf sur un paddle board pour découvrir les sensations, ça parait presque trop facile, puis le deuxième jour on passe au surf, et là ce n’est plus la même histoire ! j’ai dut arrêter après 4 jours car les vagues étaient trop forte pour moi, elles avaient même parfois tendance à me faire peur, mais sans regret, j’ai adoré cette expérience de glisse ! Je prends rendez-vous avec notre belle côte atlantique française pour continuer à pratiquer ce sport !

Douze jours à Puerto Escondido m’ont permis de retrouver une routine, 12 jours sans faire mon sac, sans prendre un bus, sans planifier. Douze jours de vacances ou tout se fait au jour le jour. Mais pas une journée sans baignade, sans bronzette, et sans boire une bière et manger des chips en regardant les surfeurs prendre les vagues à 17h, juste avant le coucher du soleil qui est assez tôt ici, à 18h (c’est quand même l’hiver !). Après 12 jours on a l’impression de connaitre tout le monde tout en ne connaissant personne, les visages nous deviennent familier, on arrive à identifier chaque surfer, leur style, leur niveau et on les reconnait même en dehors de l’eau une fois séché. Ah, cette routine qui nous agace temps, qu’est-ce que c’est bon de la retrouver un peu, tout n’est-il pas question d’équilibre ?

Bertoo, ce Turc marin qui passe 6 mois en mer et 6 mois sur terre, cet homme qui te fais comprendre encore une fois la chance que nous avons d’être européen. Un homme européen dans la tête mais Turc sur les papiers, cet homme que je n’aurais peut-être pas facilement rencontré dans la vie et qui m’a pourtant fasciné, nous a quitté au bout d’une semaine. Le Mexique est le premier pays de son périple de 6 mois alors que pour moi c’est le dernier de l’aventure, une rencontre particulière (malgré mon manque de sociabilité à ce moment-là, dut à la nostalgie de fin de ce voyage). Une rencontre qui m’a rappelé celle d’Eloise, ma première rencontre tourdumondiste en Malaisie. Il est parti pour la tournée de l’amérique centrale, quelle chance ! Son énergie m’a faite rire, ses interrogations de voyageur débutant aussi, après toute l’expérience que j’ai eu la chance d’acquérir tout au long de ce voyage. Merci Bertoo, de m’avoir renvoyé quelques instants dans le début de cette magnifique aventure. Je suis ensuite restée avec Moritz, qui nous accompagnait lui aussi depuis Mexico. Moritz est allemand et revient de 2 ans d’expatriation en Chine. Une aventure qui n’est pas terminée car il y a rencontré sa copine, curieuse de connaître le prochain chapitre de son histoire !

Nous sommes allés voire une association de tortues de mer qui aide les bébés à atteindre la mer.  Ce fut une très belle expérience, ces toutes petites tortues qui doivent affronter l’océan et surtout ces vagues hypers puissantes pour survivre. Chaque jour, cette association met à la mer une centaine de bébés tortues, mais la chaîne alimentaire fera que très peu d’entre elles survivront. Nous les aidons à prendre la mer, mais ne pouvons pas les aider une fois dans l’Océan, traverser la zone de cassures de vagues parait déjà incroyable, une vraie machine à laver pour ces petites créatures, bonne chance les enfants !

Dernier coucher du soleil, dernière bière, dernière « tostada ceviche mixte » et il est temps de partir pour rejoindre l’autre cote, l’avion de retour m’attend dans moins de 10 jours.

La plage zicatela

La plage de la Punta, ma préférée!

Rencontre avec les bébés tortues..

Le chemin est long, très long, il faut passer par les montagnes, c’est l’ascenseur des températures, j’ai cru mourir de froid en passant à ST Cristobal, mais pas question de m’y arrêter, j’attends 7 heures dans la gare des bus et enchaine sur un bus qui m’emmènera vers Bacalar. Ce fut le dernier trajet interminable de ce voyage, C’est même un record, 35 heures !

Pause à Bacalar ou il faut d’abord trouver de la place dans une auberge, j’y trouve une « auberge-camping », super concept, ce ne sont pas des lits, mais bien des tentes qui nous attendent. Bacalar est célèbre pour son lac couleur turquoise, un havre de paix et de tranquillité, mais deux jours me suffiront avant de reprendre la route.

Bacalar

Toujours sur la route de Cancun, je m’arrête cette fois à Tulum. C’est ici que je me suis félicité d’être restée sur la cote pacifique si longtemps, la côté Caribéenne étant à mes yeux une horreur. Aucun charme, rien d’authentique, que du cliché pour les touristes, et des plages sur-bondées de touristes d’un autre genre. Ce que je ne peux pas retirer à ces plages, c’est leur beauté, le sable est blanc et incroyablement fin, il est doux, on dirait du velours sous nos pieds, de la poudre entre nos doigts ou encore de l’argile une fois dans l’eau. L’eau est d’un beau bleu malgré le vent et les nuages qu’il y avait cette semaine là. La plage est loin, très loin de mon auberge, c’est 1h30 de marche qu’il m’a fallu pour l’atteindre, ouf, j’ai partagé un taxi pour revenir, les prix ne sont plus les mêmes ici, c'est un prix pour touriste, je ne m’y suis pas ré-aventuré.

La plage de Tulum

Et puis dernière mésaventure avant de rentrer en France, histoire d’avoir une dernière anecdote à raconter, c’est ma carte bancaire cette fois que j’ai égaré ! Ou plutôt que le distributeur m’a échangé ! Après un retrait à Tulum, que je pensais être le dernier ce voyage, je pars pour Cancun, à 3 jours avant le décollage pour l’Europe.  Je passe les détails sur Cancun, c’est une ville sans intérêt à mes yeux, rien n’y est fait pour les piétons (que je suis), et les plages sont presque introuvable, tellement privatisées par les hôtels de luxe, un cauchemar ! Cependant, je décide de reprendre un peu d’argent pour les dépenses au duty free de l’aéroport et pour envoyer mes dernières cartes postales. Arrivée au distributeur, je réalise que la carte rangée dans mon porte-feuille, n’est pas ma carte. C’est une visa allemande, appartenant à quelqu’un d’autre. Drôle !? pas tout de suite lol, je suis restée au moins 2 minutes le regard bloqué sur cette carte, créant la queue au distributeur en essayant de comprendre. Ce qui est sûre c’est que je ne peux pas prendre d’argent, et que je dois vite faire opposition. A nouveau merci maman d’être réactive car à distance rien n’est simple avec le décalage horaire et les conditions « à la française ». Je m’en vais ensuite à la gendarmerie faire une déposition pour anticiper toutes actions frauduleuse sur mon compte (pas de déposition = pas de prise en charge de mon assurance). Arrivée à la gendarmerie, je suis prise en charge par un fonctionnaire qui fut très gentil avec moi. J’ai ici eu l’impression de passer mon examen final d’espagnol. C’était comme si je passais le BAC à nouveau lol. J’ai eu mon papier, j’ai l’impression d’avoir réussi l’examen. Ah, si mes profs de lycée me voyaient, moi « l’éternel » nulle en langues étrangères, la preuve que tout est possible !

Cancun

Puis ça y est, direction l’aéroport, il semble que la terre soit bien ronde car ce vol me fera rentrer en Europe, première étape à Londres, puis retour à Calais avec le même bus que celui qui m’a faite partir.

Un an est loin d’être suffisant pour voir le monde, il m’en reste pleins à voir encore, je ne suis pas prête de m’arrêter après ce grand et long voyage. Non seulement je n’ai pas exploré en entier l’ensemble des pays que j’ai traversé, je n’ai pas vue l’Argentine du Nord, je n’ai pas vu la Patagonie Chilienne, je n’ai pas vu la jungle Bolivienne, je n’ai pas vu le nord du Pérou, je n’ai même pas fait ¼ de l’Australie, le Mexique est à refaire et j’en passe. Je rêve aussi d’Afrique, d’Asie central, de Russie, de Chine, bref, mon sac à doc n’aura pas le temps de prendre la poussière.

Le temps de préparer ces nouvelles aventures, je pourrai profiter de l’Europe, tellement de cultures et d’histoires différentes à quelques heures seulement de chez nous.

Cet article pourrait être le dernier mais il ne le sera pas, rendez-vous pour l’ultime dans quelques mois, car le retour en France s’annonce être une aventure elle aussi !